
On te montre comment réaliser un enduit à la chaux aérienne. La méthode qui va changer ta vie (et tes murs).
Incontournable dans le gros-oeuvre comme en décoration, l’enduit à la chaux aérienne est sans conteste le matériau le plus polyvalent qui soit. Et pour cause : il s’applique sur quasiment tous les supports, s’adapte à tous les styles et possède des propriétés techniques exceptionnelles. Le tout, sans nécessiter de compétences avancées. Mais attention : qui dit simplicité ne dit pas absence de méthode. C’est pourquoi on t’a préparé le guide le plus complet du web pour réaliser ton enduit à la chaux aérienne. Au programme : 1300 mots d’infos pratiques, 10 vidéos et 13 visuels explicatifs. Plus une astuce de pro qui change tout. Ne nous remercie pas.
Pourquoi choisir l’enduit à la chaux aérienne ?
On débute sec : qui a dit que la chaux aérienne c’était pour les adeptes du slow bricolage ? La chaux aérienne, c’est comme un chat : ça prend son temps pour faire table rase des mauvaises odeurs. Traduction pour les pressés : ce liant, pur et traditionnel, se travaille sans prise de tête. Il s’applique souple, se patine vite sous la truelle, et offre un rendu mat qui enterre la fausse noblesse du plâtre.

En deux passes tu respires déjà mieux… et ta pièce aussi.
La définition ? Facile : la chaux aérienne (CL 90) sort d’un calcaire quasi pur, n’aime que l’air (elle durcit en pompant le CO2 ambiant) et se fiche royalement des modes chimiques des liants contemporains. Côté prise en main ? Plus simple tu meurs : tu mélanges, t’appliques, t’attends que ça pète son blanc mat — zéro gadget. L’esthétique mate fait oublier tous ces trucs brillants et trop propres qu’on te vend à la palette.
Trois atouts clés dès la première couche (et pas dans dix ans)
- Respirant comme un scaphandre percé : La porosité naturelle évacue l’humidité mieux qu’un coach sportif.
- Écologique jusqu’à l’os : Un matériau issu du calcaire pur, antibactérien par nature — bon courage aux moisissures.
- Esthétique mate : La patine minérale donne direct du cachet… même si tu bosses à l’arrache entre deux cafés.
Mini-fiche avantages dès le gobetis (première couche)
- Respire fort : Zéro condensation moite derrière tes murs.
- Anti-humidité : Bye bye le salpêtre, bonjour murs sains !
- Fini naturel : Une texture vivante qui vieillit bien, pas comme un crépi plastique.
Spoiler : Les amateurs de supports aseptisés vont hurler. Ici on fait vivre le mur et basta !
Chaux aérienne : Composition et propriétés
Vous vous attendiez à du simple ciment boosté à la technologie ? Mauvaise pioche. Ici, on attaque l’authentique : la chaux aérienne CL90, c’est le liant minéral qui fait le trottoir des monuments historiques depuis deux mille ans – sans broncher.
Le calcaire pur et son dosage (CL 90)
Si tu crois que toutes les chaux se valent, prépare-toi à revoir tes classiques. La CL90 est issue de la cuisson d’un calcaire extra pur (au moins 90% de CaCO₃) à environ 900°C, suivi d’une hydratation qui donne ce superbe hydroxyde de calcium: Ca(OH)₂. Rien d’autre ou presque dans le sac : pas de pouzzolane, pas d’argile douteuse. La pureté s’affiche fièrement :
Type de chaux | Teneur en CaO (%) | Pureté | Dureté finale | Usage privilégié |
---|---|---|---|---|
CL 90 | ≥90 | Maxi | Moyenne | Finitions fines, restauration, badigeon |
CL 80 | ≥80 | Haute | Faible | Enduits épais, supports irréguliers |
Et n’oublie jamais : la CL 90, c’est le chat du chantier ; elle mate sa litière lentement mais te laisse des surfaces sans odeur de moisi… si t’es patient.

Le processus de carbonatation : durcissement à l’air
Ici, zéro chimie magique ! La prise se fait par carbonatation : quand ton enduit CH2(OH)2 aspire goulûment le CO₂ ambiant pour redevenir CaCO₃, soit du carbonate de calcium bien dur sous les doigts. L’équation ? Un truc que même ton prof de physique aurait trouvé trop barbant : Ca(OH)₂ + CO₂ → CaCO₃ + H₂O.
« Tu ne peux pas tricher avec la carbonatation, elle te le fera payer en craquelures. »
Il faut donc laisser le temps au temps — sinon tu récoltes fissures et farinage dès la première vague d’humidité.
Petite anecdote énervante : J’ai vu un pro tenter d’accélérer la prise au décapeur thermique sur un mur XVIIIe… Résultat ? Un effet puzzle instantané. Laisse respirer ta chaux, ne joue pas au chimiste du dimanche !
Différence avec la chaux hydraulique (hydraulicité)
Arrête tout : la confusion règne trop souvent entre une vraie chaux aérienne (CL) et sa cousine bourrine « hydraulique » (NHL). Les NHL2/3,5/5 sont dopées à l’argile et prennent aussi sous l’eau — pratique dehors ou pour bâtir une digue, mais bien trop fermées pour une finition respirante.
Voici les critères qui tranchent vraiment :
- Temps de prise : Aérienne = lentissime (plusieurs jours), Hydraulique = rapide (quelques heures)
- Résistance à l’eau : Hydraulique = bétonneuse (imperméabilité), Aérienne = transpire comme un joggeur nerveux
- Porosité : Aérienne = maxi respirante, Hydraulique = dense et fermée sur les bords
La NHL5 te promet du costaud mais oublie toute velléité décorative vivace — c’est pour coffrage ou mur enterré. Pour l’intérieur, ta seule alliée saine s’appelle CL90.
Types de chaux aérienne et adjuvants utiles
La chaux aérienne n’est pas qu’un pauvre sac blanc aligné dans un rayon bricolage. Elle se décline en CL 90 et CL 80, et c’est là que les puristes sortent la loupe… ou le portefeuille !
CL 90 versus CL 80 : Pas la même limonade, ni le même chantier
CL90 c’est l’élite, pureté max (au moins 90 % de CaO) : elle s’impose pour tous les travaux exigeant un résultat fin, durable et franchement classe. Si tu veux éviter les mauvaises surprises sur une façade exposée ou un intérieur qui ne rigole pas avec les taches, vise CL90.
Mais voilà, faut parfois regarder son porte-monnaie : CL80, c’est moins cher, plus tolérant côté teinte (jaune paille naturelle possible), intéressant pour les supports irréguliers ou quand ton projet n’a pas besoin de briller devant la commission des monuments historiques. En clair : CL80 pour l’enduit épais « vite fait bien fait », CL90 pour le badigeon ou la finition léchée.
🌟 Note d’atelier : Pour l’intérieur, un CL90/5 ou CL80/3 fera parfaitement l’affaire (à condition de ne pas bosser dans une piscine !).
Adjuvants courants : Chanvre, poudre de marbre, sable… La trilogie du maçon qui sort du lot
- Chanvre (20%) : L’arme secrète pour booster l’isolation thermique et acoustique. Il allège le mélange, mais si tu dépasses les doses ça finit en paillasson mou.
- Poudre de marbre (10%) : Pour obtenir ce fameux aspect subtilement satiné en surface, tout en apportant une touche de blancheur et d’onctuosité au mortier.
- Sable 0–2 mm (70%) : Le pilier – structurellement indispensable. Attention à la granulométrie : trop gros, bonjour la fissure ; trop fin, ça devient une soupe indigeste.
Checklist rapide pour ton seau à enduit :
- [x] Chanvre (20%)
- [x] Marbre fin (10%)
- [x] Sable calibré 0–2 mm (70%)
Les enduits à la chaux sont des recettes vivantes — oublie la formule magique universelle, teste TA proportion selon le support et le rendu recherché !
Marques phares : Saint-Astier, Unilit, PRB — chacun son délire industriel

- Saint-Astier : La référence hexagonale ; gamme certifiée NF EN 459-1. Chaux très fine parfaite pour restaurer du bâti ancien ou réussir des badigeons sans tache. Mais c’est pas donné…
- Unilit : L’alternative européenne orientée performance pro ; clarté d’application impeccable mais stock parfois limité en France—bon courage pour courir après !
- PRB : Populaire auprès des artisans qui veulent du pratique/dispo partout mais dont la pureté varie selon les lots. Ne fais pas confiance aveuglément aux promos flashy.
Le choix final ? Questionne ton support et tes exigences de rendu — ne laisse jamais un vendeur décider à ta place.
Utilisation de l’enduit à la chaux aérienne
Tu veux réussir ton enduit à la chaux aérienne ? Prépare-toi à surveiller la météo plus que ta voisine parano avec son hygromètre. Si t’espères appliquer ça par tous les temps, tu vas vite comprendre pourquoi la chaux aérienne, c’est comme un chat : elle bosse à sa cadence, et pas selon l’agenda du bricolo pressé.

Conditions idéales : température et hygrométrie sous surveillance
Pour ne pas transformer ton mur en puzzle, vise une température comprise entre 10 et 25 °C. Sous 5 °C, c’est mort (la carbonatation s’arrête net), au-dessus de 30 °C, l’eau s’évapore trop vite et t’obtiens un enduit qui craque avant même que t’aies posé ta truelle.
Côté humidité, tape entre 50% et 70% d’hygrométrie. Trop sec = séchage express (bonjour les fissures), trop humide = prise lente et farinage assuré. Ah oui : oublie les coups de sèche-cheveux ou radiateur halogène, sauf si tu veux collectionner les lézardes !
Cas d’usage : finition intérieure versus façade
Intérieur (pièce sèche) | Façade extérieure |
---|---|
Patine minérale élégante | Texture vivante, anti-salpêtre |
Abrasion faible (sauf si tu fais du kart dans le salon) | Résiste mieux aux UV qu’un crépi plastique |
Entretien facile (aspirateur/brosse douce) | Nécessite retouches régulières, surtout Nord/Est |
Rendu très mat | Se limite souvent à la finition – pour le corps d’enduit, choisis hydraulique ! |
L’intérieur ? La chaux aérienne rayonne sur plafonds ou murs respirants — mais laisse tomber dans la salle de bains moite. Pour la façade : parfaite en couche finale pour éviter les moisissures… mais ne compte pas dessus pour tout porter, elle n’aime pas être seule face à la tempête.
Mortier ou badigeon ? Deux recettes qui n’ont rien à voir (sauf le bazar dans ta cuisine)
-
Mortier chaux aérienne classique :
- 1 volume de chaux CL90
- 3 volumes de sable calibré (0–2mm)
- Eau à consistance tartinable (pas soupe ni béton sec !)
- Mélange bien homogène… sinon c’est grumeau city.
-
Badigeon puriste :
- 1 volume de chaux CL90
- 2,5 à 3 volumes d’eau (plus fluide ! sinon tu repeins façon grotte préhistorique)
- Option caséine (5% du poids de la chaux) pour booster l’accroche — ou poudre de marbre si t’as des goûts de luxe.
- Pigment naturel ? Oui… mais jamais plus de 10% sinon tu finis avec un mur psychédélique non assumé.
Pour vraiment caler tes dosages selon ta pierre : file lire notre guide dosage chaux sable pour joint de pierre. Et rappelle-toi : « Si ton niveau à bulle n’est pas droit, c’est que ta tête l’est encore moins après ton troisième café ! »
Les 3 couches d’un enduit à la chaux
Oublie l’impro, ici on parle de stratification orchestrée façon chirurgien lasériste sous caféine. Un mur à la chaux aérienne qui tient la route, c’est trois couches, pas une de moins — sinon tu t’offres un festival de décollements et autres réjouissances.
1. Le gobetis : accroche brute
Première étape méconnue des bricoleurs trop pressés : le gobetis, cette couche rêche, projetée vigoureusement sur le mur comme si tu voulais réveiller un support avachi. Sa mission ? Maximiser l’adhérence du corps d’enduit en rendant la surface irrégulière et rugueuse, quitte à choquer les fans de finitions lisses dès le départ. C’est là que ton niveau à bulle joue son va-tout, parce que « si ton niveau à bulle n’est pas droit, c’est que ta tête l’est encore moins après ton troisième café »…
Le gobetis s’applique sur support propre et humidifié, avec une recette pauvre en liant (genre 1 volume de chaux pour 4 de sable). La texture doit être grumeleuse : tu balances ça à la truelle ou projeteuse, sans chercher à lisser.
2. Corps d’enduit : épaisseur et consistance
La deuxième couche n’est ni un simple tampon ni une formalité bureaucratique : c’est la structure qui donne tout son volume (8 à 15 mm). Trop mince ? Ça casse ! Trop épais ? Ça fendille, surtout si t’as raté le gobetis. Et la consistance ? On vise du crémeux dense, prêt à dominer la moindre aspérité.
Étapes clés pour ne pas finir au tribunal des enduits ratés :
- Préparation consciencieuse du support légèrement humidifié
- Application par passes croisées pour éviter les trous et bosses ridicules
- Talochage énergique (taloche bois), puis passage éventuel à la règle pour régulariser
- Cure humide pendant plusieurs jours (brumisateur ou bâche) – sinon bonjour le farinage !
- Retouches immédiates avant que ça tire : passé deux heures… t’es cuit.
Anecdote vraie : Un type a voulu corriger ses vagues douze heures après application – il s’est retrouvé avec un mur façon terrain lunaire !
3. Finition : taloché, badigeon, tadelakt
C’est maintenant que tu dévoiles ta patte d’artiste (ou pas) avec trois options radicalement différentes :
- Taloché fin : Application serrée à la taloche éponge ou plastique pour une finition grainée douce – idéale salon, cage d’escalier sobre mais chic.

- Badigeon : Enduit ultra-fin coloré (ou blanc), posé en brossage croisé ; luminosité maximale et traces de pinceaux assumées. Pour les murs qui assument leur histoire.
- Tadelakt : Lissé au galet après application très fine puis savonné ; obtenu brillance miroir ET étanchéité (salle d’eau stylée obligatoire). Mais attention : le moindre faux-pas se voit comme le nez au milieu d’une verrue.
Chaque finition impose sa recette secrète – oublie le one-shot universel si tu veux éviter les effets décoratifs involontaires.
FAQ : Réponses rapides sur la chaux aérienne
Quand utiliser la chaux aérienne plutôt que la hydraulique ?
Si tu veux un mur qui respire et ne sue pas sa vie, c’est aérienne direct : finitions intérieures, surfaces à restaurer, vieux murs qui détestent l’humidité piégée. Hydraulique, c’est pour bétonner dehors ou affronter les intempéries. Mets de la CL90 sur une façade nord en Bretagne et tu finis au club des joints moisis. Garde l’hydraulique pour les dalles ou tout ce qui prend l’eau, sinon t’assures juste sur papier…
Quelle granulométrie de sable pour un enduit lisse ?
Pour du soyeux sous la main : sable 0–0,6 mm en finition talochée. Pour le corps d’enduit (épaisseur structure), vise du 0–2 mm max. Trop gros, c’est la fissure assurée ; trop fin, ça se barre à la première pluie ou à l’aspirateur.
Comment accélérer la carbonatation sans tricher ?
Pas de sorcellerie ici. Cure humide régulière (brumisation légère plusieurs jours), aération douce mais continue (pas le courant d’air façon tempête !), mélange bien brassé pour virer les poches d’air et basta. Si tu chauffes ou ventiles trop fort, tu récoltes juste des microfissures et du farinage…
Si t’as pas deux semaines devant toi pour laisser faire Dame Nature, faut changer de hobby ou assumer le carnage.
Maîtriser la chaux aérienne sans stress
On ne va pas se mentir, la chaux aérienne c’est l’alliée des murs qui veulent respirer ET des bricoleurs qui n’ont pas peur de s’en mettre plein les doigts. N’oublie jamais les trois croyances absurdes : la CL90, c’est le chat du chantier (patience obligatoire), la carbonatation ne pardonne aucune triche, et si ton niveau à bulle est bancal… retourne boire un verre d’eau avant de reprendre !

Teste sans pression, ajuste tes dosages, rate ta première passe si besoin – personne n’a dompté la chaux au premier essai. Ici c’est la pratique qui fait le chef : ose y aller franchement, tu verras vite que ton mur se portera mieux que ton ego les jours d’échec. Alors, tu t’y mets quand ?